mercredi 18 septembre 2013

Plat unique ou assiettes individuelles ?

Parfois, avec Super-Cobaye, nous allons au restaurant chinois.
Et quand il y a des clients chinois, ils commandent très généralement plein de plats, tout le monde picorant dans ces plats, qui se partagent.
Au Japon c'était pareil, et finalement en France à la maison, c'est pareil : lors d'un déjeuner en famille ou avec des amis, les hôtes préparent un repas et tout le monde va manger la même chose. Que ce soit un grand plat unique (type bourguignon) ou un repas "multi-plats" (quiches, cakes, salades...).

Et pourtant, en France (et en Occident plus généralement), au restaurant, chaque convive choisit SON plat rien qu'à lui, et ne le partage pas, ou peu; quand on connaît bien un autre mangeur, on peut lui faire goûter une petit bouchée de son propre plat (en échange d'une bouchée du sien, faudrait pas se retrouver lésé quand même), mais pas plus que ça.
Alors que "dans l'temps longtemps", les repas étaient partagés, quel que soit l'endroit (visualisez les grandes tablées moyenâgeuses débordant de victuailles; impossible d'avoir son plat rien qu'à soi).

Quand est-ce que cette "personnalisation de l'assiette" s'est faite, au restaurant?

 Un petit tour sur wikipedia :
Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, en Europe, la nourriture était servie "à la française", sous forme de buffet : tous les plats étaient mis sur une grande table, et chaque convive se levait pour se servir.
Et vers la fin du siècle, la transition s'est faite vers le service "à la russe" : chaque convive est assis et le personnel lui apporte son plat. Du coup, on peut manger un plat bien chaud, et en Russie j'imagine qu'ils devaient apprécier.
Au fur et à mesure, cette pratique s'est répandue dans toute la société, et le premier "restaurant" pour tout un chacun a ouvert à Paris autour de 1770. Le restaurateur préparait plusieurs plats, et on pouvait venir manger, seul ou à plusieurs, chacun à sa table (alors que dans les auberges par exemple, il n'y avait qu'un seul plat, et tout le monde mangeait assis sur des grands bancs autour d'une table).


Aujourd'hui, même si chaque convive choisit son plat qu'il va manger lui tout seul, il reste différents types de service :

- service à l'assiette : c'est le plus répandu, le cuistot prépare l'assiette en cuisine et le serveur l'amène. Donc si tu veux partager ton plat, ça suppose en fait de partager ton assiette, ton auge; faut être assez proches, quand même.


- "plat à table" : le cuistot prépare le met en cuisine et le dispose dans un plat de service. Le serveur amène le plat et le pose sur la table du convive et s'en va. C'est souvent comme ça au restaurant chinois, ça permet de partager plus facilement les plats que quand les mets sont directement dans chaque assiette; c'est moins intrusif que de piquer dans l'assiette du voisin, et en même temps on conserve le "plat personnalisé".

Ensuite, on passe dans la catégorie "grand resto" :

- service à la française : le cuistot prépare le plat en cuisine et le dispose dans un plat de service. Le serveur amène le plat à table et le tient pendant que le convive se sert. Ça le fait moyen de demander à se servir aussi dans le plat que le serveur tient pour l'autre convive...

- service à l'anglaise : idem, le serveur amène les mets dans un plat de service à table, mais c'est lui qui dépose les mets dans l'assiette du convive (mieux pour les convives maladroits)

- service à la russe : le cuistot prépare les mets en cuisine et les dépose dans un plat de service, mais ils terminent d'être préparés sur un guéridon apporté à la table des convives (découpe de la viande par exemple).

Donc pour conclure, la "personnalisation de l'assiette" s'est faite à la fin du 18ème siècle, à la fois par le type de service qui s'est individualisé, et par l'ouverture de restaurants où le type de plat s'est individualisé.

Voilà pour aujourd'hui !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Slurp et miam - 2013